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Éditeur d'Innovation Culturelle MA'A | 05.2019 | hello@monagendart.com
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Hommage à David Bowie | Archives de D. Bowie & Duffy©
...est la nouvelle destination des découvreurs défendant le meilleur de l'Art, de l'Architecture et du Design afin de réinventer votre style de vie contemporain.

DONNE-MOI UNE SECONDE #JohnSanborn
OSMOSE #Eva&Adele
AU-DELÀ DU GENRE #LanahShaï

Une carte blanche & quelques adresses pour concevoir de nouvelles identités.

PICO | Galerie B | John Sanborn©

Images en mouvement
DONNE-MOI UNE SECONDE #USA
John Sanborn

Éric de MA'A* : Quand j'ai vu votre travail pour la première fois, il m'a rappelé les souvenirs oubliés de Koyaanisqatsi par Godfrey Reggio. J'y voyais la même combinaison esthétique de sons et de visuels qui dissimulaient un message sous-jacent plus général. Quelle a été l’œuvre qui a suscité en vous l’intérêt pour la création vidéo ? Dans quel événement de votre vie se trouve cette source ?

John Sanborn : En 1974, je vivais à Paris et j'ai eu la chance de « découvrir » l'Art vidéo lors de la première grande exposition muséale sur le sujet — Art/Video Confrontation. J'y ai rencontré de nombreux vidéastes et curateurs vidéo de la première génération, dont Don Foresta qui travaillait pour l'USIA et ramenait les artistes en émergence des États-Unis à Paris. J'y ai aussi vu des œuvres d'époque, notamment Global Groove de Nam June Paik.
Nam June Paik & Bill Viola chez John Sanborn | Archives personnelles de J. Sanborn
John Sanborn & Robert Ashley | Archives personnelles de J. Sanborn
Celle-ci m'a coupé le souffle. Grâce à Don, j'ai rencontré Paik et passé du temps avec lui. Quand il est parti, il m'a demandé si j'allais retourner à New York et j'ai répondu oui. Il m'a ensuite dit de l'appeler — 226 5007 — à mon retour. Et c'est ce que j'ai fait. Il m'a précisé au téléphone de le rencontrer au carrefour de Broome Street et de Mercer.
V+M | La chapelle de l’hôpital général | John Sanborn©
J'ai pensé : « Le grand homme a besoin de moi ! ». Seulement pour découvrir qu'il voulait que j'apporte 200 chaises de son grenier à l'espace artistique nommé The Kitchen. Pendant des années, je portais des trucs, je les branchais, et je travaillais avec lui, à ses côtés. Paik était et est toujours mon maître vidéaste.
Rien pour rien | Palais Jacques Cœur | John Sanborn©

Éric : Racontez l'histoire, le souvenir, l'expérience qui vous a aidé à définir votre style, qui est d'ailleurs très reconnaissable de nos jours.

JS : Il n'y avait pas d'histoire formelle ici, mais plutôt un sentiment que j'ai eu très tôt sur la fluidité de la vidéo et sur la façon dont je pourrais l'utiliser pour façonner le temps. Au début, je voulais changer l’axe des temps : répéter des événements et utiliser des éléments de la vie pour construire des rythmes que je ressentais, qui étaient dans ma pensée. J'ai commencé par créer des vignettes puis j'ai opté pour le montage numérique en vue de structurer une expérience qui ne pouvait être ni mise en scène, ni peinte, ni dansée. Plus tard, je me suis initié à la superposition des visuels « réalistes » et ce, pour développer les éléments qu'ils contenaient tout en rendant plus sensible l’expérience globale.

Tout en suivant des impulsions structurelles et gestuelles pour modifier le flux de l'espace-temps vidéo, j'ai trouvé l'inspiration dans la musique. Mon travail à canal unique entremêle des histoires différentes, les déploie. Dans mes installations, j'utilise plusieurs écrans pour superposer les narrations dans un espace tangible, pour inciter le spectateur à changer sa perception temporelle et à orienter ses sens ailleurs, d'un moment à l'autre, un peu comme lorsque l'on écoute un orchestre.

Au fil des années, j'ai collaboré avec de nombreux compositeurs : de Philip Glass à Robert Ashely. Le
urs révolutions sonores donnaient vie à mon travail. Presque tout ce que je fais contient une composante musicale — soit ouvertement, comme dans Sorry (Désolé) présenté à VF19, soit plus subtilement, comme dans mon travail sur la mort, Give me a Second (Donne-moi une Seconde).
Un tunnel à travers l'Olympe | Galerie Odile Ouizman | John Sanborn©
Éric : Dans beaucoup de vos dernières œuvres, vous avez choisi des acteurs ayant une orientation sexuelle non conventionnelle. Que pensez-vous de la situation actuelle dans le secteur de la production vidéo américaine ? Y existe-t-il encore de la discrimination ?

JS : Quand je me suis mis au travail créatif à temps plein, j'étais une personne différente de celle que j'étais au tout début, encore à Paris, ou que j'étais plus tard, à Hollywood et la Silicon Valley.
En tant que mâle blanc hétérosexuel, je représente le patriarcat, comme certains l'appellent, et je ne souhaite pas rester comme tel. J'accepte pleinement des gens d'âges, de races et de sexes différents ; ceux qui ne sont pas moi sont importants pour moi. Apprendre à connaître les autres, célébrer les gens pour qui ils sont, non ce à quoi ils ressemblent ou qui ils veulent embrasser, me permet de grandir et d’étendre ma capacité à présenter l’humanité dans mon travail.
Adi Lockheart, John Sanborn et Jiz Lee en tournage
Le racisme est un énorme problème partout dans le monde. La peur de « l'autre », de ceux qui ne te ressemblent pas, cette émotion d'exclusion qui mène à la haine doit être soignée. On doit saisir leurs différences, développer une empathie afin d'établir des liens de rapprochement entre les cultures, les histoires et les futurs. On aimerait tous constater que l'humanité n'est pas complice du racisme, du sexisme, de l'âgisme, de la transphobie — elle l'est, cependant. Nous y sommes prédisposés par défaut, et nous devons nous confronter à notre nature, apprendre à la maîtriser. De petits changements constituent le chemin de progrès. Comme dit Robert Ashley: « Petites idées, si répétées, massent le cerveau ».
PICO | Galerie B | John Sanborn©
Amanda Lepore interviewée par Gigi©
Amanda Lear avec Salvador Dali©

MON AGEND'ART*
Art & Tolérance

Vous voulez annoncer un évènement artistique, faire entendre votre voix, éviter la censure et augmenter votre visibilité ? MON AGEND'ART* vous propose une solution simple et gratuite ! À la fois Réseau Artistique et Plateforme de Vente, MON AGEND'ART* est une start-up high-tech créée par des ingénieurs et des créatifs réunis pour concevoir un réseau social artistique libre d'accès.
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Hellas 7 | Galerie Nicole Gnesa | VG Bildkunst Bonn and Eva & Adele©

Quotidien symbiotique
OSMOSE #ALLEMAGNE
Eva & Adele

Autoproclamées Jumelles hermaphrodites dans l'Art, Eva et Adele font de leur seule présence une performance. Depuis leurs débuts, refusant tout appui institutionnel, elles s’appliquent à faire de leurs apparitions publiques un phénomène à part entière. Elles parcourent ainsi le monde de l’Art en passant des vernissages aux foires internationales. Êtres inclassables et mystérieux, elles cultivent le secret de leur personnalité, se dissimulent derrière leur excentricité, se voilent dans un aura unique. En effet, elles font de leur manière de vivre une œuvre d’Art en permanente mutation. Jeu entre réalité et fiction, interrogation sur le comportement social, sur l’Art au quotidien, c'est tout cela qu'explore le savoir-vivre symbiotique des jumelles hermaphrodites.

You are my biggest inspiration | Eva & Adele©
Costumes des artistes | Eva & Adele©

+d'infos : You are my biggest inspiration au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Contre-ténor | Jakub Józef Orliński©
The Rocky Horror Picture Show©
Selfies de la transition | Lanah Shaï©

Une identité, une quête, un combat
AU-DELÀ DU GENRE #FRANCE
Lanah Shaï

Éric de MA'A* : J'ai eu la chance de vous rencontrer en 2015 au festival VIDÉOFORMES à Clermont-Ferrand, lors de la présentation de Vêtements Écrans réalisé en collaboration avec Gérard Chauvin. Vous étiez alors en début de transition. Aujourd'hui, artiste, performeuse et musicienne, le thème de la rébellion fait corps avec votre processus de création. D'où ma première question : si la société moderne est dotée d'une hiérarchie rigide, comment caractériseriez-vous votre insoumission, en tant qu'artiste transgenre ?

Lanah Shaï : La société moderne a une histoire et des atavismes qu’il est difficile d’ébranler, même avec l’irruption du mouvement trans qui remet en question les notions de genre, de sexe, et d’identité. Alors que le corps humain est l’objet des débats et des projections hétéronormés, les premier-e-s concerné-e-s — les trans — n’ont que rarement droit à la parole.
Nous devons donc, faute de pouvoir, accepter d’être infantilisé-e-s, psychiatrisé-e-s, théorisé-e-s par des personnes qui ne parlent que d’elles-mêmes, du moins de l’idée qu’elles se font de nous, du sexe, du genre et de l’identité. L’Art est pour moi une manière de reprendre une forme de pouvoir pour m’auto-déterminer et porter un discours qui m’appartient. J’assume pleinement mon hermaphrodisme : une anomalie dans une classification figée. Je ne vois pas l’intérêt d’être « une femme comme les autres ». C’est, au contraire, cet espace hors-champs, ce nouvel horizon qui m’intéresse. J’ai fait le choix d’être moi, d’avoir une identité qui me correspond et peu importe si je bouscule l’ordre social. C’est dans ce terreau que je puise ma pensée.

Éric : Vous vous alignez sur la langue épicène : un vocabulaire neutre, une écriture inclusive dite « dégenrée ». Pensez-vous que la langue française est conditionnée ? L'Art a-t-il la capacité de faire évoluer l'ordre établi ?
Au studio de musique | Lanah Shaï©
Ordre/Désordre et Corps Désiré | G. Chauvin & L. Shaï©
Lanah : Le philosophe Paul Preciado a écrit : « La révolution est en marche, elle passera forcément par le corps et la transformation du langage. » Le langage est par essence une définition. Si tous les jours vous insinuez que le masculin l'emporte sur le féminin, cela est bien plus qu’un simple héritage culturel, c’est le matraquage quotidien. L’Art, lui, n’est pas là pour trancher cette question sociale, mais pour nous interroger sur le bien-fondé de telles affirmations. L’Art interroge les sens de l’ordre établi, sa légitimité. Il est là pour suggérer, inséminer, dérouter mais pas pour donner des leçons. Il force à se questionner, à cheminer vers d’autres horizons, c’est en cela qu’il est subversif. L’Art est une alchimie qui bouscule nos certitudes sans nous imposer les réponses.
Mutations | G. Chauvin & L. Shaï©

Éric : Considérant cette philosophie LGBTQ, comment décririez-vous votre démarche artistique ? A-t-elle changé à travers votre transition ?

Lanah : J'ai travaillé en collaboration durant quatre ans, et aujourd'hui, je travaille seule. C'est toujours moi qui ai porté le propos, c'est-à-dire l'écriture. Si au départ je partais de l'expérience intime pour interroger, j'ai actuellement élargi le questionnement vers quelque chose de plus universel philosophiquement, voire intimement. Ma dernière vidéo, « La Famille », est un texte improvisé sur un canevas : une texture abrupte, moins travaillée. Ma prochaine vidéo « Corps/Combats » reviendra à la philosophie.

Elle inclura par exemple les influences de Paul Preciado, Judith Butler et Monique Wittig. J'aimerais également y intégrer une performance, où mon personnage physique vient se confronter à mes doubles en vidéo. Ma démarche part toujours d'un texte pour aller vers une forme. J'ai également une production musicale depuis juin : j'éprouvais le besoin d'être en prise directe avec les gens, avec quelque chose de moins cérébral, de plus physique. Je mixe un peu, j'ai également monté mon propre studio d'enregistrement. Je veux monter un spectacle de musique électronique en live, c'est un nouveau défi. Rester enfermé-e dans une case n'est vraiment pas mon genre, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots.
« Au début de ma transition » | Photomontage | Lanah Shaï©

LE 3ÈME GENRE

Compétitions de drag queen | RuPaul's Drag Race©
Jimmy Paulette et Taboo | Nan Goldin©
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Auto-hybridation | ORLAN©
Devenir il ou elle | Lorène Debaisieux©
Valentina, top-modèle trans | Vogue France©
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Le 1er homme enceint | Photo. Barcroft Media©